RDC: Serge Bondedi préconise l’assainissement du système éducatif pour lutter contre la politisation et la marchandisation dans le secteur de l’éducation.

Dans une interview accordée à notre rédaction, Serge Bondedi Ileyi, secrétaire général de l’ONG Young Men Actions For Education (YMAE), partenaire éducatif du gouvernement et de la société civile a dénoncé quelques dérives persistantes dans le système éducatif congolais en même temps, il a formulé quelques recommandations au gouvernement congolais en vue d’assainir le système éducatif surtout dans la lutte contre les antivaleurs.

Pour cet activiste de la société civile qui milite pour la bonne qualité de l’enseignement en RDC, la première de chose que l’État doit imposer pour s’attendre à un changement dans ce secteur, c’est d’abord au niveau du recrutement des enseignants de qualité (ceux qui maîtrisent le domaine, maîtrisent parfaitement la langue officielle ainsi que la connaissance approfondie de la culture générale pour transmettre une parfaite connaissance aux élèves ou apprenants). Ceci, souligne-t-il, est un défi majeur que le gouvernement doit relever au plus vite possible.

Ce responsable de l’ONG YMAE, estime qu’il serait important de dépolitiser le secteur de l’enseignement, surtout dans le choix des animateurs du secteur en général et particulièrement le sous-secteur de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique, car, dit-il, la politisation du secteur influe et menace quiconque qui ose s’opposer à la politisation. Toujours dans le même ordre d’idée, Serge Bondedi pense que la politisation du secteur de l’éducation a une main mise sur la création et la mécanisation des écoles.

“Le secteur connait des sérieux problèmes, la main mise de la politique, de tel en sorte que la politique intervient même dans les choix des animateurs et cette politisation influe et menace quiconque qui ose s’opposer à ce système. La politisation a également une main mise sur le choix de la création et la mécanisation des écoles, ce choix prend la forme propagandiste et c’est ce qui affaiblit davantage le système éducatif congolais, de moins en moins, on a plus des dirigeants engagés uniquement pour l’éducation”, regrette-t-il.

Marchandisation de l’éducation!

Serge Bondedi Ileyi a, lors de cet entretien, dénoncé les comportements de certains dirigeants des directions et services de ce secteur sensible du pays qui, marchandent l’éducation.

“L’année qui vient de s’achever, dans le cadre de notre campagne ECOLE EZA MOMBONGO TE, nous avons monitoré des cas de paiement obligatoire des inscriptions, beaucoup des dossiers d’antivaleur qui sont encouragé par des gens qui voient en premier lieu l’argent la pédagogie ou encore la science, ces anti-valeurs ont vraiment pris corps jusqu’au point que certaines personnes pensent en mal contre vous, en vous écartant parce que vous luttez contre leur système”, dénonce-t-il.

Parlant de la restructuration du système de l’enseignement en RDC, le secrétaire général de l’YMAE exhorte l’État congolais d’y aller lentement mais avec une assurance sur le niveau intellectuel des gens qui ressortiront des écoles et universités du pays. Il a sans doute critiquer l’imposition du système LMD dans les universités.

Selon lui, en effet, ce système a été imposé sans toutefois planifier et analyser les conséquences que ceci pourra causer aux générations futures.

“Ce système devrait commencer à partir de la base avant d’arriver au sommet, mais dommage, les dirigeants ont commencé par le sommet pour redescendre à la base, comment ont peut commencer la construction par la pose des toles sans charpente ni colonnes moins encore une fondation? “, s’interroge-t-il.

En tant que dirigeant d’une structure qui milite pour la bonne marche et la réussite de l’éducation à travers la République, cette activiste de droit de l’homme propose qu’il ait des cadres de rencontre partenarial, parce que les rencontres qui existent ne sont pas partenariales, souvent ce sont des autorités gouvernementales qui se mettent aux pieds des stades avec des dispositions protocolaires qui les rendent trop régnants, alors que l’éducation est un domaine partenarial , ça doit se passer dans un cadre où on doit se regarder face-à-face pour débattre sur un pied à projection égalitaire et non comme un gouverné en face d’un gouvernant, on ne dit pas que ça sera sous forme d’un tribunal mais plutôt dans un cadre d’échange partenarial, dans une même longueur d’ondes pour pouvoir aborder les questions du système pour le développement du pays qui continue à rester trop en retard dans ce domaine”, a proposé Serge Bondedi.

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