Sign in

Sign up

RDC: Bras de fer entre Bahati et Matata Mponyo, le professeur Boshab tranche

By on 13 décembre 2021 0 125 Views

Après l’affrontement direct entre Augustin Matata Ponyo et Modeste Bahati Lukwebo, en pleine plénière, le sénateur Evariste Boshab a choisi son camp. Il a pris position pour l’ancien Premier ministre, expliquant qu’il “défend un point de vue de droit et non le militantisme abject”.

Défendre ce point de vue, a amené Boshab à administrer quelques leçons de Droit à Bahati qui, du haut du perchoir, a laissé comprendre que Matata Ponyo est bien justifiable devant la Cour constitutionnelle, brandissant son statut de co-auteur de la Constitution du 18 février 2006 en sa qualité de parlementaire.

“Il est étonnant que le président du Sénat écoute les juristes de dimanche pour donner, face à la nation, une interprétation totalement erronée de l’article 164 de la Constitution, en prétendant corriger la Cour Constitutionnelle”, a posé Boshab dans son entrée en la matière, avant de développer sur la “signification exacte” de l’expression “les infractions commises dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice des fonctions”.

“C’est une expression technique pour dire “directement ou indirectement par personne interposée”, rien de commun avec tout ce qui a été débité” par le speaker du Sénat à la plénière du jeudi dernier. Pour s’en rendre compte, ce prof de Droit public a invité à “consulter le Code pénal de l’article 145 à 150 pour comprendre la constance du législateur s’agissant de l’expression dont question”.

Voici comment Evariste Boshab, professeur de Droit public à l’Université de Kinshasa, a recadré l’Economiste Modeste Bahati. Et ce, dans le seul souci de ne “pas être jugé par le tribunal de l’histoire”, car, a-t-il avancé, “il est de notoriété publique que ceux qui savent et qui se taisent, sont coupables par leur silence”.

Ci-après, l’intégralité du point de vue du sénateur Evariste Boshab.

Mes chers collègues,

J’enseigne le droit public à l’université de kinshasa et ailleurs, je suis avocat près la Cour d’Appel de kinshasa /Gombe depuis 1987, accordez-moi la présomption de connaître quelques notions de droit, puisque celui-ci est vaste.

Grand est mon étonnement, de me voir traité d’hypocrite parce que je défends un point de vue de droit et non le militantisme abject. Ceux qui brillent par les insultes savent eux-mêmes ce qu’ils représentent.

Revenons au droit : dans une assemblée législative, le droit à la parole est sacré, puisque c’est l’unique instrument de travail dont dispose chaque élu. Ce n’est ni l’aumône, ni une libéralité.

Il est étonnant que le président du Sénat écoute les juristes de dimanche pour donner, face à la nation, une interprétation totalement erronée de l’article 164 de la Constitution, en prétendant corriger la Cour Constitutionnelle. En effet, tous ceux qui ont fait les bonnes études de droit, connaissent la signification exacte de l’expression ” les infractions commises dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice des fonctions “.

C’est une expression technique pour dire ” directement ou indirectement par personne interposée”, rien de commun avec tout ce qui a été débité hier. Il suffirait de consulter le Code pénal de l’article 145 à 150 pour comprendre la constance du législateur, s’agissant de l’expression dont question.

Je suis intervenu dans l’affaire opposant le sénateur Matata au Ministère Public puisqu’il est de notoriété publique que ceux qui savent et qui se taisent, sont coupables par leur silence. Humblement, je ne voudrais pas être jugé par le tribunal de l’histoire.

Je suis intervenu dans l’affaire opposant le sénateur Matata au Ministère Public puisque l’affaire Dreyfus qui mit plus tard la République Française en péril, commença de la même manière : mépris du droit, indifférence des acteurs politiques, silence des sachants…

Je suis intervenu, puisque la démocratie est assise sur certaines valeurs et certains principes qu’il faut défendre et préserver quel qu’en soit le prix.

Honni qui mal y pense a martelé le professeur Evariste Boshab pour clore son propos.

©️ 2021 Tokia.cd | Nicolas Kazadi

Leave a comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *