RDC : Après la rencontre entre le Pape et les victimes des atrocités dans l’Est, la communauté Iturienne de Kinshasa insiste sur la levée de l’état de siège.

La Communauté Iturienne de Kinshasa (CIK), plateforme regroupant toutes les associations et les mutuelles communautaires de l’Ituri basées à Kinshasa, a exprimé sa reconnaissance au pape François et à l’eglise catholique locale pour avoir échangé le mercredi 1er février 2023 avec les victimes des atrocités commises dans l’Est de la RDC.
La CIK l’a déclaré ce jeudi 2 février au cours d’un point de presse tenu à Kinshasa en présence du vice-ministre des affaires étrangères et d’un échantillon des ressortissants de cette province de l’Est de la RDC.

« La CIK saisit cette opportunité pour exprimer sa profonde gratitude au Saint père ainsi qu’à toutes les autorités ecclésiastiques congolaises pour avoir bien voulu donner leur temps aux fins de compatir avec les victimes, si nombreuses, de la folie meurtrière qui a cours en Ituri, contre tout entendement. Prêter oreille attentive à ces vulnérables, comme vient de le faire sa sainteté le pape François, est un geste de réconfort incommensurable pour toutes les populations de l’Ituri en particulier, mais aussi pour toutes les autres victimes de la barbarie humaine à travers la RDC en général et pourquoi pas toute l’humanité entière », a laissé entendre le président de la CIK Félix Kabwizi Baluku.

Cependant, au regard de l’insécurité persistante en Ituri où selon la CIK, 183 morts ont été enregistrés depuis le début de cette année, cette organisation a réitéré sa demande faite en mai 2022, celle de la levée de l’état de siège en Ituri estimant que celui-ci n’a pas produit les résultats attendus.

« Comme solution urgente à la tragédie de l’Ituri, la CIK a toujours appelé depuis quelques mois à la levée de l’état de siège qui n’a pas produit les résultats escomptés. Les pouvoirs civils traditionnels suspendus devront être réhabilités en vue de jouer leurs rôles d’administration de la province, et les militaires renforcés dans leur rôle traditionnel », a-t-il poursuivi.

Au cours de ce face à face avec la presse, le président de la commission justice et Paix du diocèse de Bunia l’abbé Chrysanthe Ngabu Lidja, est revenu sur les atrocités commises dans le diocèse de Bunia de 1999 à nos jours et les efforts fournis par l’église locale pour y faire face, contenues dans une brochure intitulée « Bunia, un diocèse martyrisé par les violences mais toujours débout ».

L’abbé Chrysanthe Ngabu Lidja a toutefois souligné que les survivants venus à Kinshasa pour rencontrer le pape ne représentent rien par rapport au nombre de survivants.

Il a laissé entendre qu’ils ont été choisis à cause des signes visibles de souffrance physique infligée par les conflits de l’Ituri, mais aussi pour leur capacité à porter et à propager le message de réconciliation dans le Christ Jésus.

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