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L’ancien Premier ministre Mujito : “Nous devons entrer en guerre contre le Rwanda”
our stabiliser l’est de la RDC, il faut “faire la guerre au Rwanda”, a insisté jeudi l’ancien Premier ministre Adolphe Mujeet dans un entretien avec l’équipe de l’AKP à Paris, appelant à une armée forte. “Je crois que la solution finale à l’Est est d’expulser les Rwandais de notre territoire. Dit l’homme qui était fier de lui. “Mais nous ne pouvons pas les combattre si nous n’avons pas la bonne armée. Si nous obtenons l’armée et construisons des muscles, les Rwandais se retireront calmement”, a-t-il ajouté. Jusqu’à présent, la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) a déployé des troupes pour assurer le retrait du M23. Pour Mujeet, “Aucune armée étrangère ne peut défendre notre souveraineté et notre peuple. Nous devons reconstruire notre nation et construire une véritable armée pour mettre fin à cette guerre de longue date”. Depuis fin 2021, la République démocratique du Congo fait face aux forces rwandaises combattant aux côtés du groupe terroriste M23, vaincu en 2013 mais réintégré par Kigali. Depuis les capitales occidentales, les Nations Unies ont régulièrement et publiquement condamné l’invasion. Sur la liste politique, les anciens alliés du candidat malheureux à la présidentielle de 2018, Martin Fayulu, ont opté pour une solution amiable pour dissoudre les liens au sein de Lamka, en crise de leadership depuis le 10 avril. « Le comportement de Fayuru est hors de Lamka et nous gardons un œil sur la situation.”
Au sujet de la coordination confiée au Prof Kalele, pour M. Muzito il s’agit encore de la violation de la convention de Lamuka. « Il s’est soi-disant coopté frauduleusement par Fayulu, irrégulièrement et en violant la convention ».
« Par la suite il lui a passé le flambeau en tant que désormais cofondateur, alors qu’il est membre, si pas de l’Ecide mais de la Dynamique de l’opposition, le groupement qui avait investi Fayulu pour les élections de 2018 », a déploré Muzito.
À la question de savoir s’il sera candidat à la présidentielle de cette année, M. Muzito n’y est pas allé par quatre chemins :
« Oui, mon parti sera candidat et portera des candidatures à tous les échelons jusqu’à la présidence », a-t-il répondu avant d’assurer: « Je serai candidat pour 2023 ».
Il poursuit : « Mon atout, c’est que je ne veux pas d’alliance avant un quelconque programme. J’ai commencé les tournées par le Grand Bandundu et je vais aller dans les autres provinces afin de parachever mon offre politique ».
L’Union sacrée devait se structurer autour d’un programme
Quant à savoir si l’opposition ne craignait pas d’être laminée à la suite de son émiettement, face à l’Union sacrée aujourd’hui resserrée, l’ex Premier ministre se montre plutôt serein, faisant confiance au programme de son parti, actuellement en élaboration.
« Vous me dites que l’Union sacrée s’est structurée. Mais je dis qu’on ne peut le faire qu’autour d’un contenu », a-t-il fait savoir avant d’interroger : « Quel est leur bilan, alors qu’ils se sont réunis sans avoir au préalable pris la précaution d’évaluer leur parcours ? Quel est le réajustement que les quatre ou cinq chefs de partis adhérents peuvent effectuer en moins de huit mois des élections, avec le peuple qui est en face d’eux en perspective ? »
Pour ce Lumumbiste, « l’opposition est pluraliste, du fait qu’il n’y a pas de programme », ajoutant qu’il s’attend à ce que chaque parti fasse valoir son fond social avant d’envisager une possibilité d’alliance.
Au chapitre économique, M. Muzito pense que la « surchauffe » actuelle est due au fait que la RDC est structurellement pauvre, dépendant à 99% des ressources minières. Il a par ailleurs mis en cause la Banque centrale qui, à son avis, devrait injecter des dollars, à partir des 3 milliards additionnels résultant des performances économiques, afin de soutenir la monnaie locale et éviter une dépréciation continue, qui participe à l’érosion du pouvoir d’achat.
Enfin sur la proposition de loi Tshiani, il assure que s’il etait au parlement, il ne la voterait pas, mais il fait remarquer que ceux qui s’y opposent et qui reconnaissent ce parlement devraient aller jusqu’au bout de la règle démocratique. « On ne peut pas interdire à un parlement de siéger et de décider », conclut Adolphe Muzito.
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