Kasaï oriental : menacés par l’érosion, les habitants du quartier Nkonga se déchaînent sur l’Assemblée provinciale.

L’érosion qui a coupé l’avenue docteur Mbuyamba en deux, créant un désenclavement du quartier Nkonga met toute la population du coin en frustration. Plusieurs personnes rencontrées par coulisses.net condamnent le silence et l’indifférence de l’Assemblée provinciale.

« Moi je m’adresse surtout aux députés provinciaux. Quand nous avons choisi les députés, c’est parce que ce sont eux qui voient notre souffrance, notre bonheur, et ce sont eux qui doivent être plus proches du Gouverneur pour lui montrer les besoins du peuple. Depuis que cet érosion a commencé nous n’avons jamais vu les membres du bureau de l’Assemblée venir, sauf deux députés dont je tais les noms, qui nous avaient dit que cette situation peut trouver la solution seulement au niveau du gouvernement central. Jusque-là, ni le Président de l’Assemblée, ni son vice, ni les autres membres du bureau, nous ne les avons jamais vus venir nous visiter », regrette Vincent Tshivuadi dont une partie de la parcelle est déjà partie dans l’érosion.

Certains souhaitent que les députés interpellent le Gouverneur de province pour qu’il explique ce qu’il entend faire à ce sujet. C’est le cas de Théo Kalambayi, qui n’y va pas par le dos de la cuillère.

« Nous demandons qu’on nous remblaie ce ravin. Que l’Assemblée provinciale accepte d’interpeller le gouverneur de cette province pour le dossier de ce ravin. Nous n’avons pas la capacité à ce jour de se mobiliser pour remblayer ce ravin avec des sacs ou jeter une passerelle ici. Nos parcelles sont en danger », a-t-il fait savoir.

Il y a peu, le gouverneur Patrick-Mathias Kabeya Matshi Abidi a effectué une visite sur ce site. Mais depuis son passage, rien n’est toujours fait. La population victime met la pression sur les députés provinciaux. Elle estime qu’ils doivent faire parvenir cette situation auprès de l’autorité provinciale.

« Que ces gens [députés provinciaux] s’approchent du Gouverneur et lui disent la souffrance que nous traversons ici. Quand il pleut, nous veillons dehors avec des torches, craignant un éboulement qui peut emporter les enfants…Je demande au Président de la République d’avoir un regard ici, c’est chez eux. Qu’on nous construise ce ravin. Nous n’avons pas besoin d’argent », a dit une dame qui ne sait à quel saint se vouer.

Le gouvernement central devra avoir une attention particulière sur la situation des érosions dans la ville de Mbujimayi, car elles menacent la voirie urbaine en pleine réhabilitation et modernisation. Il peut compter sur l’Office des voiries et drainage (OVD) qui a réussi à maîtriser plusieurs sites érosifs grâce au financement du Fonds d’entretien routier (FONER).

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