Nord-Kivu : 30 tonnes d’aide humanitaire arrivées à Goma.

Une cargaison aérienne d’aide humanitaire de trente tonnes constituée de matériels médicaux d’urgence, de kits d’hygiène et d’abris d’urgence est arrivée, vendredi 10 mars, à Goma (Nord-Kivu). C’est la première livraison du pont humanitaire mis en place par la France et l’Union Européenne(UE), à travers l’UNICEF et l’ONG Première Urgence, en faveur des populations déplacées du Nord-Kivu.

Le premier lot de cette aide humanitaire a été réceptionné par le gouverneur militaire de la province, le lieutenant-général Constant Ndima.

Ce pont humanitaire marque la solidarité de la communauté européenne aux populations du Nord-Kivu, a déclaré l’ambassadeur de l’UE en RDC, Jean-Marc Châtaignier.

« C’est un apport évidement d’Echo, de l’UE et ses Etats membres en particulier de la France qui s’est associée à cette initiative pour apporter une aide humanitaire à une région qui traverse une très grave crise humanitaire. C’est la 3eme crise humanitaire au niveau mondial, la première crise humanitaire en Afrique », a-t-il expliqué.

Et d’ajouter :

« C’est très important que nous puissions éclairer le monde sur ce qui se passe et sur ce mouvement de déplacés. Nous venons de parler avec le gouverneur : sur un million d’habitants, il y a près de six cents mille déplacés accueillis à Goma et ses alentours ; il y a deux millions trois cents mille déplacés dans la province du Nord-Kivu. Il y a cinq millions cinq cents mille déplacés dans l’Est de la RDC, on ne peut pas rester indifférent ».

Marc Châtaignier a souligné qu’une autre cargaison va arriver la semaine prochaine et d’autres vont sans doute se mettre en place.

L’ambassadeur européen a, en outre, annoncé une autre aide humanitaire de 47 millions d’euros mobilisée par la Commission européenne.

Pour sa part, le lieutenant-général Constant Ndima, gouverneur du Nord-Kivu qui réceptionné cette aide a également reconnu que « le besoin est énorme mais la population souhaite le retour de la paix afin qu’elle regagne son milieu d’origine ».

A l’arrivée ce pont humanitaire, l’ambassadeur de la France en RDC, Bruno Aubert a mis en garde ceux qui participent à semer l’insécurité qui détériore les conditions de vie des populations dans l’Est de la RDC.

« Tous ceux qui croient qu’ils peuvent engranger des intérêts territoriaux et économiques au détriment de la population, faisant souffrir celle-ci au mépris de la souveraineté de la RDC. Ces derniers s’exposent à des sanctions et qu’ils sachent qu’ils sont sous l’œil de la communauté internationale », a declaré Bruno Aubert.

Il a rappelé que son pays est engagé aux côtés de l’UE et de leurs partenaires, à savoir la communauté de l’Afrique de l’Est, l’Union africaine et la CIRGL pour le retour de la paix dans la région.

« Il y a un plan de désescalade qui a été agrée par toutes les parties africaines, par les chefs d’état régionaux qui mérite absolument d’être soutenu. Il stipule un cessez le feu qui donne la voie au cantonnement et à d’autres phases ultérieures. Ceux qui ne respectent pas les étapes prévues dans le plan doivent comprendre qu’ils s’exposent à des sanctions », a martelé l’ambassadeur français.

Cette même position a aussi été exprimée par Jean-Marc Châtaignier qui a affirmé le soutien total de l’UE aux initiatives de paix en cours, notamment les processus de Luanda et Nairobi.

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