RDC: À Addis-Abeba, la société civile a appelé l’UA à faire pression sur le Rwanda pour le retrait du M23.

Une délégation des société civiles du Nord et Sud-Kivu séjourne à Addis-Abeba où se tient la 38e Assemblée générale annuelle de l’Union africaine à laquelle prennent part plusieurs chefs d’État dont le Congolais Félix Tshisekedi et le Rwandais Paul Kagame.
Alors que les signaux de la situation sécuritaire demeurent au rouge notamment suite à l’agression menée par le M23 et soutenue par le Rwanda, les forces vives indiquent que leur déplacement pour l’Ethiopie vise à mener un plaidoyer auprès des dirigeants africains afin que ceux-ci se penchent particulièrement sur la question de la République démocratique du Congo.

Dans un mémorandum rendu public ce samedi 18 février 2023, la société civile pointe clairement du doigt le régime de Kigali en rappelant plusieurs faits où le Rwanda est impliqué. Elle dit constater le refus du M23 de cesser le feu ou encore de se retirer des espaces conquis tel que voulu par les conclaves de Nairobi, de Luanda et de Bujumbura.

“Malgré les conclaves de Nairobi du 21 avril et du 20 juin 2022 qui avaient recommandé un cessez-le-feu immédiat, malgré le mini-sommet de Luanda tenu le 23 novembre appelant le M23 au retrait de toutes les positions occupées, l’armée rwandaise a constamment violé les accords”, fait elle savoir dans son document.

Mais pour y mettre fin, les forces vives recommandent aux chefs d’État de l’Union africaine de faire pression sur le gouvernement rwandais afin qu’il retire ses troupes du sol congolais puis d’exiger à ce dernier un dialogue avec les FDLR.

“Nous demandons aux chefs d’État de condamner et de sanctionner sans équivoque l’évasion rwandaise dans notre pays; de faire pression sur le pouvoir de Kigali de retirer sans condition et immédiatement ses troupes pour que les compatriotes qui vivent dans les conditions inhumaines puissent regagner leurs domiciles. D’exiger un dialogue politique entre le gouvernement rwandais et les FDLR, entre le gouvernement ougandais et les ADF ainsi que les Tabaras et leur gouvernement burundais pour une paix durable dans la sous-région”, recommandent elles.

Il est à noter que la situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo a été au centre de 2 importantes réunions des chefs d’Etat le vendredi dernier.

En début de journée, 6 chefs d’Etat de l’EAC se sont réunis pour évaluer le niveau de mise en oeuvre des décisions prises lors du mini-sommet du 22 novembre dernier à Luanda, de la réunion tenue à Washington le 12 décembre en marge du sommet USA-Afrique ainsi que du 20e sommet extraordinaire de la Communauté d’Afrique de l’Est tenu le 4 février à Bujumbura. En début de soirée, une réunion du Conseil de paix et sécurité de l’UA présidée par Cyril Ramaphosa s’est également penchée sur la question de l’Est.

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