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RDC: Publication du livre, Pharmagros, un homme – une histoire – un destin, par l’ancien ministre de PMEs sous l’ère Mobutu (Interview exclusive)
C’est un récit fascinant d’un entrepreneur congolais qui revient non seulement sur sa vie mais également sur la politique du pays depuis l’époque Coloniale. Joseph Ilunga Kabuyi a publié récemment son livre intitulé “Pharmagros un homme – une histoire – un destin” a accepté d’accorder une interview à la rédaction de Tokia.CD.
Il revient dans cet oeuvre sur la gestion de l’ex président Mobutu et ce qu’il sait de la gestion de Bemba l’un des grands entrepreneurs de la RDC.
1.Pourquoi Pharmagros
Un homme- une histoire- un destin ?
R. J’ai voulu mettre mon passé par écrit pour éveiller l’attention de mes nos frères, nos enfants. Qu’ils sachent qu’on peut partir de rien. Issue d’une famille de village, des agriculteurs et vous pouvez devenir n’importe qui dans la vie. Tout est possible à ce qui veut.
2. En quoi votre ouvrage présente une opportunité pour les jeunes ?
R. Les gens pensent que pour devenir quelqu’un dans la vie, vous devez être issus d’une famille riche ou l’un des vous doit avoir des fonctions de ministre, député, sénateur,PDG d’une grande société. On ne croit pas que le fils d’un paysan peut aussi se débrouiller et arriver là où nous sommes.
3. “Loin des travaux champêtres, et du corvée de coton” vous avez choisi de créer un modèle de rêve. Comment expliquez-vous cette expérience et exploit d’entrepreneur ?
R. Celui qui attend d’avoir le talisman pour réussir et bien il attendra longuement et la plus part de temps, il attendra dans sa tombe, parcequ’il tombera sur un charlatan qui va lui faire avaler n’importe quoi. Le talisman c’est vous même. Quand vous vous décidez , vous faite la guerre comme les juifs les font. Parceque quand ils vont à la guerre, ils ont le dos tourné vers l’océan. Ils savent que si ils reculent, ils vont dans l’océan. Alors, ils se battent pour ne pas reculer et pour gagner. Le fils d’un paysan, si vous voulez rester dans la condition initiale vous y resterez c’est le plus facile. Mais si vous avez l’ambition de vous émanciper et faire émanciper votre famille vous vous battez comme tout le monde.
4. Vous revenez dans votre ouvrage sur la prison à Kabinda, vous étiez si jeune , cela ne vous a pas perturbé pour réussir dans votre carrière ?
R. Ce sont les histoires de l’époque. C’était ma mal chance que j’ai transformé en chance. Un jour les missionnaires ont trouvé que j’ai contesté les dires d’un missionnaire, une situation qu’ils ont transformé , ils ont pensé que j’ai injurié un missionnaire ou minimisé ce qu’il avait dit. C’était ça le contexte d’avant indépendance. On devrait me punir pour montrer l’exemple. Heureusement que quand je suis arrivé à Kabinda, je suis tombé sur un juge bien qui m’a compris, qui m’a gardé comme un détenu libre pendant un temps mais qui ne m’a pas mis en prison. Il avait même insisté et demandé à la mission protestante en ce que je continue avec mes études comme tous les autres. C’était une chance. Cette histoire a son importance car ça m’a émancipé, j’ai brûlé les étapes car je n’ai pas eu le temps d’être jeune. J’ai mûris trop vite.
Journaliste : Vous revenez sur la période du Zaïre,on a comme impression que vous défendez l’ex président Mobutu appelé dictateur ?
R. Le défendre c’est vous dire qu’il y avait accusation. Mais moi je n’ai pas accusé Mobutu. J’ai travaillé avec lui. J’ai été député, j’ai été membre du comité du comité central. Je rapporte simplement ce que j’ai vécu au près de lui. Dictateur peut être, pour les gens qui voulaient prendre son pouvoir, ils ne pouvaient le traiter que de dictateur. Moi je n’avais aucunement cette intention là. Là on dit qu’il empoisonnait par exemple les gens, je n’ai pas vécu ça. Je préfère ne pas reproduire les ondits. Je reproduits ce que j’ai vécu, ce que j’ai vu, pas ce que ce que j’ai entendu. Je continue à considérer que c’est un grand chef d’État. La ville de Kinshasa que vous voyez à l’arrivée de Mobutu il n’y avait que huit communes. Au départ de Mobutu il en a laissé 24. Moi je pense que Mobutu a fait ce qu’il pouvait faire mais on ne pouvait pas diriger 32 ans tout en restant clean et propre en tout. Le pouvoir corrompt aussi. Il nous a laissé, le Stade du 20 Mai, le Stade de Martyrs, le palais du peuple, le pont Maréchal, on ne peut pas ne pas dire ça. Nous les baluba il nous a laissé la province du Kasaï-oriental. C’était la première province qu’il a créé en dehors de six autres que les colonialistes avaient laissé.
5. A son temps Mobutu avait decidé de confier les entreprises publiques aux nationaux mais qui finalement ont détruit les entreprises, c’est le cas de Bemba que vous tenez à laver dans votre ouvrage ?
R. Bemba n’a jamais été acquéreur de Air Zaïre. Air Zaïre est morte de sa maladie de sa mauvaise gestion par ses gestionnaires. Bemba avait créé sa société qui a évalué. Bemba n’avait pas pris les avions de Air Zaïre, Bemba avait son argent. Je vous rappelle que Bemba considère que la création de “SIBE” comme l’une de ses erreurs commerciales. Par ce qu’il s’est rendu compte que la compagnie et l’aviation ne rapporte pas des millions comme les gens pensent. Ça donnait une grande visibilité à Bemba mais ça ne lui a pas apporté des milliards. Ça c’est ce qu’il m’avait dit.
6. Pensez vous que personne ne pourra faire comme le président Mobutu ?
R. J’ai l’impression que non seulement Tshisekedi pourrait faire comme Mobutu mais il va le dépasser. Parcequ’il a en plus la bonne gestion. Les autres ont fait ce qu’il pouvait mais lui s’est attaqué aux plus grands maux , le détournement et la corruption.
Dans son entretien exclusif que nous a accordé, Joseph Ilunga Kabuyi revient aussi sur la décentralisation et l’entrepreneuriat des jeunes. Interview intégral à retrouver sur notre site.
Publié aux éditions l’empreinte du passant, ce livre est vendu à la Librairie protestante CEDI dans la commune de la Gombe
©️ 2021 Tokia.cd | Nicolas Kazadi