Tshisekedi, Kabila, Kamerhe: La bataille est longue.

La politique congolaise de ces derniers mois nous rappelle qu’il y a désormais trois têtes qu’il faut tenir en évidence pour la bataille de la suprématie pour les prochaines élections. Des pronostics ont été donnés de gauche à droite mais reste à savoir si la surprise ne sera pas au rendez-vous comme ce fut l’année passée, lorsque Felix Tshisekedi fut le tout premier leader d’opposition à prendre les rênes  du corps politique de la République Démocratique du Congo.

Pour le moment, la carrière politique de Vital Kamerhe est jonchée de plusieurs obstacles et rien ne nous fait voir la moindre lueur d’espoir  pour sa carrière mais il ne faut surtout pas oublier que tout est possible dans la politique congolaise. Felix aura-t-il besoin de lui? S’est-il débarrassé de lui sous prétexte du fameux État de droit? Y’a t-il une stratégie que nous cachent les deux politiciens ? Quoi qu’il en soit, la condamnation de Vital Kamerhe a donné à Felix un point de plus mais reste à savoir si ce point vaut la peine de jetter l’éponge sur une personne politique aussi valereuse que Vital; que cela soit les conséquences de l’État de droit ou les manigances de Felix pour écarter Vital, ce qui est sûr est l’embrouille qui s’en suit.

Le chronomètre va bientôt sonner pour annoncer l’alternance, c’est à Felix Tshisekedi d’utiliser le temps qui lui reste pour prouver sa capacité d’amener la RDC dans des nouvelles hauteurs, si cela est vraiment son souci ; sinon, la Kabilie qui est à cheval sur l’ancien et le nouvel ordre politique aura une main forte pour les prochaines élections. Cela bien-sûr si Martin Fayulu continue à être troublé par ses alliés, faudrait-il d’ailleurs en parler?…

Apparemment le peuple n’a besoin que du changement social (sauf, bien-sûr, ceux qui brandissent le tribalisme pour créer l’embrouille), qu’il vienne de la gauche ou de la droite. La réforme sociale et économique est le cœur du changement dont les citoyens rêvent, mais les politiciens quant à eux, ne rêvent de rien d’autre que du pouvoir judiciaire et financier. Si Felix peut modifier l’ordre du jour sur ces points, il sera réélu avec une majorité incontestable et son nom sera à jamais écrit dans les annales et les chroniques du Congo (dans le bon sens bien-sûr).

Joseph Kabila, quant à lui et sa suite, les pouvoirs judiciaire et militaire ne font que glisser de plus en plus. Si le coup dur de la nomination de nouveaux juges à la cour constitutionnelle qu’ils ont reçu dernièrement ne les a pas mis K.O., la reforme militaire que compte débuter Felix les mettra peut-être à genoux une fois pour toutes. Le seul moyen pour Felix d’écarter complètement la Kabilie de la compétition des urnes, c’est de faire dans 3 ans ce que Joseph Kabila n’a pas pu faire dans 18 ans: la reforme militaire pour sécuriser l’Est du pays, la reforme du secteur financier et la reforme du secteur social.

©️ 2020 Tokia.cd | Elie-Jonathan Kabamba.