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Les prisons congolaises, un enfer carcéral sous surveillance internationale

By on 13 septembre 2024 0 39 Views

La situation des prisons en République démocratique du Congo (RDC) demeure une source d’inquiétude majeure pour les organisations de défense des droits humains. Parmi elles, le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) a, le 4 septembre dernier, appelé à des poursuites contre les auteurs de crimes et violations des droits fondamentaux perpétrés à la prison centrale de Makala. L’organisation a réitéré sa disponibilité à soutenir les autorités congolaises dans l’amélioration des conditions carcérales, notamment en réhabilitant les infrastructures pénitentiaires et en assurant une meilleure séparation des détenus selon leur sexe et leur âge afin de prévenir les violences.

Cependant, les réalités du terrain dépeignent une image bien plus sombre. Makala, la plus grande prison de Kinshasa, constitue le symbole d’un système judiciaire défaillant et surpeuplé. Conçue pour accueillir 1 500 détenus, elle en abrite aujourd’hui plus de 13 500, selon la Fondation Bill Clinton pour la paix. Cette ONG dénonce des conditions de vie inhumaines, marquées par la surpopulation, les maladies, la malnutrition et les violences. En 2023, au moins 505 détenus y auraient trouvé la mort dans des circonstances alarmantes.

Les rapports de diverses organisations font également état d’arrestations arbitraires et d’enlèvements orchestrés par les forces de sécurité congolaises. Les journalistes et militants des droits de l’homme qui enquêtent sur ces exactions font face à de graves menaces. Parmi eux, des activistes et chercheurs comme Emmanuel Adu Cole et Stanis Bujakera Tshiamala, emprisonnés ou contraints à l’exil. D’autres, à l’instar d’Esther Ndaya Tshizenga, activiste des droits humains chez CIFDH, ont dû fuir le pays sous la menace de poursuites judiciaires et d’intimidations.

Face à cette situation alarmante, la communauté internationale continue de faire pression sur le gouvernement congolais afin qu’il engage des réformes structurelles dans son système pénitentiaire et judiciaire. Mais avec la montée d’un climat répressif et autoritaire, l’avenir des prisonniers et des défenseurs des droits de l’homme en RDC reste incertain.

©2025 Tokia.cd | Jean Pierre Mway.

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