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Répression croissante contre l’opposition et la société civile en RDC

By on 26 juillet 2024 0 315 Views

Depuis plusieurs mois, la République Démocratique du Congo (RDC) fait face à une recrudescence de la répression politique.
Ces dernières années, les arrestations arbitraires, les assassinats ciblés, et les intimidations sont devenus des instruments fréquents pour museler l’opposition et les voix critiques.

Plusieurs opposants politiques de premier plan ont été arrêtés ou intimidés par le régime en place. Seth Kikuni, candidat à l’élection présidentielle de 2023, est détenu par l’Agence nationale de renseignement (ANR) depuis plusieurs semaines sans accès à un avocat. Jean-Marc Kabund, ancien membre influent de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), se trouve également derrière les barreaux après avoir été accusé d’atteinte à la sûreté de l’État. Chérubin Okende, un autre opposant emblématique, a quant à lui payé de sa vie, la justice concluant rapidement à un suicide.

Le climat répressif en RDC ne s’arrête pas aux personnalités politiques. La société civile est également en première ligne, confrontée à des menaces et des violences. Des militants de terrain, organisateurs de mouvements citoyens et d’activités communautaires, se retrouvent eux aussi pris pour cible.

Dans la commune de Kimbanseke, à l’est de Kinshasa, l’assassinat de l’activiste Zadio le 23 juillet 2024 a particulièrement marqué les esprits. Zadio, connu pour ses actions au sein de la communauté, organisait des événements sportifs et culturels, où des discussions sur la politique congolaise et la gouvernance étaient fréquentes. Ces initiatives avaient attiré l’attention des autorités locales, et Zadio avait reçu plusieurs menaces de la part de policiers, qui lui reprochaient ses liens avec l’opposition.
Son ami et collaborateur de longue date, Franck Kabenji, qui participait activement à ces mêmes initiatives, s’est retrouvé à son tour dans le collimateur des forces de sécurité. Suite à l’assassinat de Zadio, Franck a fait face à une escalade des menaces. Craignant pour sa vie après avoir également été directement menacé, il a pris la décision de fuir le pays. “La peur s’était installée partout, et il n’y avait plus de justice à espérer”, confie un proche de la famille.

Les plaintes déposées contre les forces de l’ordre restent souvent lettre morte, amplifiant le sentiment d’impunité. Des observateurs critiquent la protection quasi systématique dont bénéficient les responsables des violences, qu’ils soient membres des forces de sécurité ou civils agissant sous leur couvert.

Le cas de Zadio et les menaces contre Franck Kabenji ne sont que des exemples parmi tant d’autres de la violence qui frappe la société civile congolaise.

Si la communauté internationale continue d’alerter sur la situation en RDC, le chemin vers une véritable démocratie semble encore loin tant que la répression et l’impunité resteront les principales armes du pouvoir en place.

©2024 Tokia.cd | Jean Pierre Mway

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