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Intégrité territoriale : plaider pour l’élaboration d’une nouvelle Constitution.
« Je ne parle pas de la modification de la Constitution, mais plutôt de la rédaction d’une nouvelle Constitution, élaborée dans un esprit patriotique et à partir de l’expérience des Congolais, après 64 ans d’indépendance, et des convoitises qui continuent à la guetter », a déclaré le Pr. Isidore Ndaywel, estimant que cette activité soit réalisée après les échéances électorales, « en vue d’éviter des surchauffes pendant le processus en cours ».
Pour lui, cet exercice vise à « consolider l’autorité de l’État et à contrer le plan de balkanisation du pays », a ajouté le professeur, dans sa conférence intitulée : « L’histoire de l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo : quelles leçons pour l’avenir ».
Une question d’espaces
« Le fond du problème serait donc la question des espaces. Il s’agit d’une revendication permanente portée par le pic de la démographie du continent, c’est- à-dire le Rwanda, qui cherche à hanter les esprits depuis très longtemps, en même temps un plan de balkanisation qui remonte à plus de 150 ans », a dénoncé le Pr Ndaywel
« Et puis les accords et désaccords conclus depuis l’époque de Zaïre comportent toujours des demandes ou des offres des cessions foncières ou encore des nationalités congolaises, afin de favoriser le déploiement d’une bonne partie des populations rwandaises », a-t-il expliqué, soulignant que cette situation est une expérience tragique qui doit aider le Congo à revoir son organisation. Pour l’historien congolais, la RDC doit « revoir la question de l’identité du citoyen congolais et sortir du cadrage colonial sur lequel se fonde l’organisation territoriale ». Cela est, selon lui, une question de préservation de la nationalité qui appelle à renforcer la protection des fonctions régaliennes « qui n’est pas du reste à confondre au sens de l’hospitalité que le pays, notre pays, a toujours eu en recevant des étrangers sur son territoire ».
Le rétablissement de la loi Bakajika, qui reconnaît à l’Etat la pleine autorité sur toute les terres et sous-sols, les privés devenant ainsi des simples exploitants et non des propriétaires, est aussi une nécessité pour garantir et redonner à l’État toute son autorité, a soutenu l’orateur.
Un Congo au centre des stratégies mondiales économiques et militaires
« Lorsque j’évoque l’histoire de l’intégrité territoriale du Congo, je me dis surtout, sans complaisance qu’il s’agit d’une histoire de résistance, de longue résistance. L’on peut se demander pourquoi cette instabilité au Congo ? », s’est interrogé Isidore Ndaywel, avant de répondre que « cette instabilité se trouve inscrite, dans sa situation particulière ».
« Le Congo dispose des matières recherchées au monde telles que l’uranium durant la première guerre mondiale, le coltan à l’ère de la téléphonie mobile, le cobalt à l’ère de la fabrication des véhicules électriques, sans compter les forêts pour assurer la révolution verte et la transition écologique », a-t-il décrit. Pour lui, le Congo se positionne comme une terre de combat qu’il subdivise en trois étapes, selon l’évolution du monde.
« Il ya le temps colonial où le pays est disputé entre le roi Léopold II, les britanniques et plus tard les allemands, avant de devenir une colonie belge ainsi que la période de la guerre froide marquée par des actes de guerres de positionnement et tentatives de démembrement, par des fils du pays », a expliqué le professeur. Il a ajouté aux deux premières, « la période de la vraie guerre froide qui met plus aujourd’hui en scène, depuis 2012, le Rwanda via le M23, un groupe armé résultant de son ancêtre le RCD qui, comme aujourd’hui, avait toujours lutté pour réaliser un plan de conquête des terres de l’Est de la RDC, avec la ville de Goma comme capitale. Cette conférence qui a réuni plusieurs personnalités du monde politique et scientifique, est intervenue quelques semaines après la déclaration du président rwandais, affirmant tout haut que « des terres du Rwanda avaient été cédées à la RDC »
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